« Enfant du Moyen-Orient »
En ce mois de novembre, à seulement un mois de 2025, je fais face à une réalité sombre que je ne peux ni contrôler ni changer. Une réalité qui me poursuit, peu importe où je suis, une amertume indissociable du fait d'être enfant du Moyen-Orient. Peu importe ce que je fais, je ne peux échapper aux conflits et aux tensions, que je sois présent physiquement ou non.
Je pourrais prétendre que tout va bien, mais en vérité, tout va mal. On me dit souvent que j'ai de la chance de vivre à l'étranger, loin de ces conflits et de cette misère, mais qui leur expliquera que c'est justement de là-bas que viennent mes pensées les plus sombres? Cette pression psychologique m'écrase, ne me laissant même pas le temps de reprendre mon souffle, alors que les conflits se succèdent, et le soleil semble refuser de se lever.
Être enfant du Moyen-Orient, c'est vivre avec ce sentiment de culpabilité, d'appartenir à une terre qui semble ne plus être la mienne. C'est se réveiller chaque matin avec un avenir incertain. Être enfant du Moyen-Orient, c'est maîtriser toutes les langues pour pouvoir s'en sortir. C'est s'adapter à de nouvelles cultures et traditions, car les nôtres ne seront probablement plus jamais utilisées.
Être enfant du Moyen-Orient, c'est vivre avec ce sentiment constant d'exclusion même lorsqu’on croit être inclus. C'est porter en soi une tristesse qui semble empêcher tout bonheur complet. Être enfant du Moyen-Orient, c'est, vivre toute sa vie avec une anxiété profonde et persistante sans sérénité de l'esprit.
C'est ne pas connaitre le sentiment de paix ni de stabilité.
Se lever chaque matin et faire face à la cruauté du monde. Son silence. Qui tue, et laisse couler des vies dans un clin d’oeil.
Et pourtant, il y a cette force en moi. Une force que je ne comprends pas vraiment. Elle ne vient pas d’un optimisme naïf ou d’une résilience héroïque qu’on aime glorifier. Non, c’est juste une sorte d’instinct de survie. Pas pour vivre mieux, juste pour vivre, point. Peut-être que c’est ça, être enfant du Moyen-Orient. Ce mélange de rage silencieuse et de fatigue écrasante qui te pousse à continuer, même quand tu ne sais pas pourquoi.
Mais franchement, qu’est-ce que ça change ? Cette force, elle ne construit rien. Elle ne répare rien. Elle me permet juste de tenir debout alors que tout s’effondre autour de moi. Et c’est ça qui est le plus dur : tenir debout, tout seul, pendant que tout le monde regarde ailleurs. Parce qu’il n’y a rien de spectaculaire dans une vie qui s’écroule lentement. Pas de feu d’artifice, pas de drame hollywoodien. Juste un silence pesant, une indifférence qui te mange de l’intérieur.
Comme si le simple fait de respirer, ici ou ailleurs, suffisait à rappeler que ma vie n’a pas vraiment de valeur.
Et pourtant, on continue. Pas parce qu’on est fort ou courageux, mais parce qu’on n’a pas le choix. Peut-être qu’un jour, ce sera différent. Peut-être que ce poids qui nous écrase finira par s’alléger. Mais aujourd’hui, non. Aujourd’hui, tout ce que je sais, c’est que je suis là, que je respire, et que je porte tout ça avec moi, que je le veuille ou non.
MOUSSA WilliamPar un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-11-24
Comme une phrase abandonnée au milieu, l’amour glisse sous mes pieds, tel un tapis sans substance, mais aux couleurs magiques. Il route si vite que les détails ne sont que des filets de lumière scintillant autour de mes jambes, et qui n’auront jamais assez de poignée pour me tenir en place.
Comme une phrase arrachée de force, pourquoi je vis, pourquoi je meurs ? L’a si bien dit Daniel Balavoine. N’y a t-il pas d’autre mesure pour comprendre ce que l’on mérite ? Si je vis pour moi, pour eux, ou pour les deux, le doute a-t-il une fin ?
Mais aujourd’hui, quand je regarde le ciel. j’arrive à respirer. L’amour se dérobe toujours sous mes pieds, mais c’est peut-être moi qui cours. Ce n’est pas grave, je ne veux pas m’arrêter ; ce n’est pas une envie. Car si j’en venais toujours aux envies, je n’aurai plus d’envie, et moi, j’aime ça, les envies. J’aime ne pas les écouter, et vivre si pleinement qu’elles s’offrent à moi comme un cadeau posé sur les genoux.
J’aime me laisser aller à la vie. Oui, celle qui ne plaît pas toujours, qui me contraint et m’oblige à me lever le matin. Celle qui me fait avaler mon café en cinq minutes, parce que sinon, le bus sera parti. Celle qui me fait courir avec un sac de dix kilos qui aura mon épaule un jour. C’est grâce à elle que je peux admirer les choses, m’arrêter deux secondes et les voir pour ce qu'elles sont vraiment, pas comme je désirerais qu'elles soient.
Et voilà, la vie me prend en entier. Elle m’engloutit, elle s’infiltre dans mon sang et dans mes mouvements. Grâce à elle, je n’ai plus le sang glacé, et je ne suis plus au bord de la mort. Je n’ai plus envie qu’on m’engouffre dans une tombe pour observer les nuages pendant qu’ils passent. Grâce à elle, c’est moi qui passe désormais.Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-04-13
Flânant à l'intérieur de ces lieux tant arpentés, errant à la recherche de sa salle située à l'autre bout de l'UTC, je découvrais au détour d'un escalier une ribambelle de visages défilant à toute allure, tous suivant un cap bien défini. Dans cette marée humaine, mes yeux reconnaissent des profils. On s'est déjà croisés, entrevus ou même parlé. Mais eux et elles affectent de ne pas me voir, tout en me regardant. Ils et elles passent leur chemin... - et ça tombe bien, j'avais oublié leur prénom !Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-03-21
Composé uniquement de cinq lettres, ce mot est une constante de notre vie. Pourtant si insaisissable et indéfinissable, il a fait l'objet d'une flopée d'écrits par-delà les âges, les siècles et les millénaires, tant son poids fut (et reste toujours) si important.
Tant de définitions lui ont été attribuées; tantôt il apparaît puissamment en tant que sentiment, tantôt il donne des papillons dans le ventre, tantôt il s'exprime à travers un toucher... il vagabonde puis se retrouve entre des amis, il se meut pour cimenter les familles, il se transforme pour former de l'altruisme.
Cette merveille de l'univers qui nous est gracieusement offerte est l'une des plus belles richesses à notre disposition.
Aimons-nous les uns les autres !Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-03-10
Super le fil!Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-03-07
Mais en fait votre illustratrice elle est vraiment hyper talentueuse ! C'est fou ! Bravo à elle ! Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-01-10
Petit conseil musique : le groupe de rock alternatif Dead Poet Society ! En plus ils sortent bientôt un nouvel album, c'est le moment de les découvrir !Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2024-01-10
Connaissez-vous le jeu Chants of Sennaar ?
Il s'agit d'un jeu vidéo (vidéal ?) mêlant linguistique et mystère(s) ! Vous y incarnerez un.e voyageur.euse qui, au fil de ses pérégrinations, découvrira et explorera la tour dans laquelle iel se trouve. Durant votre aventure, vous devrez résoudre des énigmes et traduire les langues utilisés aux différents étages de la tour par les peuples y évoluant.
Inspiré du mythe de la Tour de Babel, ce jeu vous embarquera dans un monde aussi fascinant que coloré, un scénario aux multiples facettes ainsi qu'une narration habile et poétique !Par un·e lecteur·ice anonyme, le 2023-12-13