« Alicia Pouchet, 27 ans, serveuse dans un petit restaurant de Caen. Heure du décès : 4h21. 31 coups de couteaux exactement et crâne entièrement rasé.»
« On pourrait supposer qu’il s’agit du même tueur que nos victimes précédentes. Même tranche horaire, même mode opératoire, même type de victime. Si seulement, il n’était pas déjà derrière les barreaux. Quel détail a bien pu nous échapper ? »
« Peut-être simplement un admirateur de notre tueur ? Mais cela signifierait que c’est une personne qui a accès à tous nos dossiers, étant donné que la presse ne peut évidemment pas tout dévoiler au grand public. »
« En effet Jean, il manque une pièce à notre puzzle. Cette même pièce qui expliquerait pourquoi depuis le procès de Jacques Vardet, je pense que nous avons fait incarcérer la mauvaise personne… Cet homme qui se présente comme le tueur, c’était trop simple, il cache forcément quelque chose. »
« Bon sang, Marie ! Tu vois toujours le côté négatif des choses. Pour une fois que nous avons réussi à coincer le tueur sans nous démener, nous n’allons tout de même pas nous plaindre. Cet homme a très bien pu, sous le poids du remord, avouer ses crimes, soit le meurtre de ces 6 jeunes femmes. Pour quelle raison, nous l’ignorons, mais au moins nous le tenons ce monstre et maintenant il croupira en prison. »
« Mais oui Jean ! C’est exactement ça ce qu’il nous manque ! Bravo bravo bravo, tu es un génie ! »
« Moi ? Qu’ai-je bien pu dire ? »
« Le motif de ses crimes. Nous ne le connaissons pas ! Il est là le problème, notre pièce manquante, notre détail absent. Sa déposition ne collait pas, il n’avait aucune raison de tuer ces femmes : aucune histoire de famille bouleversante, aucun problème psychologique. Par contre, te souviens-tu de Richard Hartur ? L’homme dont la femme est atteinte d’un cancer. »
« Oui et alors ? Je ne vois aucun rapport avec notre tueur. C’est le gérant du restaurant où travaillaient toutes ces femmes. Bien évidemment nous l’avions suspecté car le point commun entre toutes les victimes est leur travail au restaurant, mais nous avions tous conclu qu’il n’avait rien à faire dans cette histoire. »
« Mais voyons Jean ! Sa femme, le cancer, nos jeunes femmes avec le crâne rasé ! Tu ne fais toujours pas le rapprochement ? Il est là notre infime détail, ce que nous avions loupé depuis le début ! »
« Mais bien sûr ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Allons lui rendre une petite visite. »
« Monsieur Hartur ? Police. Ouvrez s’il vous plait, nous avons des questions à vous poser. »
« Mais qu’est-ce que vous me voulez encore ? J’ai déjà répondu à toutes vos questions la dernière fois ! »
« Monsieur, nous pensons que vous avez omis des détails lors de votre interrogatoire. Nous sommes surtout intéressés par les nombreuses perruques de votre femme. »
« Laissez ma femme en dehors de tout ça, elle n’y est pour rien ! Je vais tout avouer… »
« Allez-y Monsieur Hartur, nous vous écoutons. Surtout, n’omettez pas les détails. Aucun. »